Créé en 1987, le programme Erasmus a fêté ses 30 ans récemment. Neuf millions de personnes en ont bénéficié depuis sa création. L’impact positif de l’expérience n’est plus à prouver : ouverture au monde, amélioration dans la langue étudiée, rencontres, meilleure employabilité. D’après Isabelle Jégouzo, représentante de la Commission Européenne en France, « les alumni d’Erasmus sont deux fois moins exposés au chômage de longue durée à la fin de leurs études que leurs camarades restés en France ». Avec un budget qui avoisine les 2 milliards d’euros par an, Erasmus est un « enjeu majeur en matière d’emploi mais aussi de création d’une vraie identité européenne ».
Dans le cadre de la stratégie Europe 2020, Erasmus est devenu Erasmus+, qui va bien au-delà de l’ancien programme. Il est toujours possible de partir lors de ses études ou en stage, pour une durée cumulée maximale de 12 mois par cycle. Deux innovations principales ont été instaurées : il est maintenant possible de partir hors d’Europe et les jeunes diplômés peuvent également en bénéficier dans l’année qui suit l’obtention de leur diplôme d’enseignement supérieur.
Retour sur quatre idées reçues qui ont la vie dure et faussent la vision qu’on a d’Erasmus.
Les étudiants de l’enseignement supérieur représentent la grande majorité des bénéficiaires du programme. Mais il n’y a pas de limite d’âge, la seule contrainte étant d’être inscrit dans un établissement d’éducation ou de formation. Des personnes de tout âge ont donc la possibilité de partir à l’étranger, notamment : les étudiants et personnels de l’enseignement supérieur, les apprenants et personnels de la formation professionnelle, les professionnels du secteur de la jeunesse et du sport, etc.
Le programme, à l’initiative de l’Union Européenne, est avant tout axé sur les pays d’Europe. Les 28 membres de l’UE font partie des « pays du programme » et sont donc admissibles à toutes les actions Erasmus+. Six autres pays en font partie : l’Islande, la Macédoine, la Turquie, la Norvège, le Liechtenstein et la Serbie.
Erasmus+ regroupe également des pays partenaires dans le monde entier, qui peuvent seulement participer à certaines actions et sont soumis à des conditions spécifiques :
Un étudiant sur trois part en Erasmus pour un stage, une proportion croissante. Les stages peuvent durer entre 2 et 12 mois et il est possible de les combiner avec une période d’études à l’étranger.
Quant aux étudiants, la quasi-totalité des participants au programme valident leur année à l’étranger. Les exigences ne sont pas forcément moins élevées, mais ce résultat s’explique surtout par la sélection importante en amont. A la formulation de leurs vœux, les dossiers des étudiants sont examinés par les responsables de parcours, qui exigent un bon niveau, notamment dans la langue étudiée, et une motivation certaine pour les autoriser à partir.
Le coût d’un séjour Erasmus varie d’un pays à l’autre en fonction du niveau de vie local, mais des bourses sont accordées par l’organisme. Entre 170 et 520€ par mois, elles sont attribuées sans conditions de ressources, en fonction du coût de la vie dans le pays d’accueil et de l’activité de la personne (études ou stage). Il est parfois possible de les compléter avec des aides à la mobilité internationale allouées par les régions voire les départements. Les bourses sont donc très variables en fonction des conditions d’attribution : certaines sont basées sur des critères sociaux, d’autres sont accordées sans distinction, elles peuvent être cumulables ou non avec d’autres bourses. Dans l’enseignement supérieur, en moyenne 40% des étudiants bénéficiant du programme Erasmus+ sont boursiers et 12% en situation de grande vulnérabilité.
Le programme Erasmus+ est donc reconnu internationalement pour tout ce qu’il apporte à ses participants, aussi bien sur le plan humain que professionnel. Les alumni Erasmus ont l’occasion de célébrer leur expérience depuis trois ans maintenant grâce aux Erasmus Days, qui auront lieu cette année les 10, 11 et 12 octobre 2019.